Un petit gueuleton entre collègues et tout est engoncé…
Comme pourrait nous le servir justement un Lamartine inspiré et repu. Chamboulées vos
petites habitudes et organisation quotidiennes bien établies. Dégommé votre
petit compteur de calories, s’il en fut. Et pourtant, ce soir, vous avez faim.
Émergé quasi miraculeusement des strates liquides et adipeuses qu’ont laissées
trainer vos libations tentaculaires de la mi-journée, votre estomac, quoiqu’étourdi
du premier round, n’a pas excrété son dernier suc.
Vaincu par une paella et une pléthore de desserts, le mien
réclamait du léger : une laitue fraîche du jardin coupée pour l’occasion,
quelques feuilles de roquette et de basilic prélevées un bon mètre plus loin,
et voilà la base d’une tambouille qui fait mouche. Deux minutes et trois
limaces plus tard, la laitue est nettoyée et coupée (la première de la saison – émotion !).
Dans une poêle chauffée à blanc (pas trop longtemps naturellement, sinon bobo
les matériaux), deux belles tranches de halloumi d’un bon demi centimètre d’épaisseur
chantent déjà leur croustillant. Comme vous le savez, ce fromage chypriote jouit
de la particularité unique de pouvoir se poêler et se griller comme une viande sans
que sa forme en soit altérée (le prodige serait dû à un point de fusion très élevé ;
mais je ne vais pas de nouveau vous bassiner avec du blabla de labo). Le feu
est éteint ; les deux tranches brunies sur deux faces se taisent et
tiédissent. Revenons-en à cette laitue on ne peut plus fraîche. Le basilic et
la roquette hachés en couple lui tiennent maintenant compagnie. Au centre,
comme une cerise sur un gâteau (je déteste les cerises sur les gâteaux…),
pourquoi pas un beau cœur d’artichaut sorti tout droit… de son bocal (Hé non… mon
petit climat borain, charmant en soi, ne m’en permettrait pas la culture) ?
Les tranches de halloumi « assagies » (comprenez : refroidies)
et craquantes en surface viennent par-dessus les feuilles faire étinceler leurs
beaux reflets de crêpe au beurre.
Une vinaigrette balsamique (2/3 huile d’olive extra vierge,
1/3 vinaigre balsamique véritable, poivre et très peu de sel, car le fromage
est déjà relativement salé), docilement repliée dans son bol ou petit verre n’attend
que vous pour s’étendre et épicer cette salade légère et sans prétention. Trois
tomates cerise pour ponctuer, et l’attirail digestif retrouve le sourire.
À vous de goûter.
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