dimanche, juin 17

[Papilles aux aguets] Philadelphia avec Milka


À la demande d’une lectrice, j’ai goûté ce qu’il y a lieu d’appeler un mash-up  plutôt intrigant à première vue. 




Philadelphia et Milka… Une lutte au sommet à la hauteur, dirais-je, des plus mémorables affrontements Gates-Jobs ! Voilà deux big boss déjà maîtres des rayons qui n’ont plus à convaincre. Du Kraft à tous les étages ! Mais qu’en est-il donc de cette concentration un rien consanguine ? L’incertitude demeure, tant il est difficile d’imaginer un goût précis quand on pense aux deux grands noms impliqués… À la rigueur Philadelphia resterait-il pour le commun des consommateurs ce fromage lisse, plus blanc que blanc, pas trop solide, pas trop coulant, que l’on étale fièrement sur une biscotte industrielle en proclamant (naïvement ?) un retentissant : « Aujourd’hui, je mange sainement ! ». Quant à Milka, la question me brûle les lèvres : après les melo-cakes, les boissons chaudes, les marmottes, le papier alu, mais où diable nous emmène encore cette foutue vache mauve ?

Remis de ces assommantes questions et des réflexions y afférentes, je me pense apte à décortiquer l’emballage qui, sans surprise, ressemble comme deux gouttes d’eau à une barquette de fromage à tartiner, hormis peut-être au niveau de sa couleur… Car oui, si les produits sont criblés de rouge lorsqu’ils sont composés (ou simplement aromatisés) de poivron ou de tomate, de vert quand concombres ou ciboulette sont de la partie ou encore de jaune quand le curry n’est pas loin… l’ingrédient chocolaté, c’est, en toute logique implacable,… mauve ! 

Grosse surprise, plutôt positive, le sucre n’occupe pas le haut du podium. Bigre ! Pas d’indication mentionnant la présence, même dissimulée, d’huile de palme ! Troisième et dernier ébahissement : assez peu de chimie et autres extraits d’éprouvette (on notera tout de même la carboxyméthylcellulose sodique, utilisée, entre autres, dans le processus de fabrication de larmes artificielles…). Du point de vue de la composition, il faut l’avouer, on est bien loin du Nutella et de son huile de palme en tête de peloton. Mais voyons un peu le produit en lui-même…

Une pâte lisse, luisante, régulière (Philadelphia’s touch) brune (non pas mauve !) dont on aurait a priori pas trop envie de briser l’harmonie… Mon couteau s’y risque malgré tout : c’est souple, un rien plus adhérant que le fromage blanc « nature » (j’insiste sur les guillemets) de la même marque. Ça se tartine correctement avec un rien moins d’inconfort que le Nutella. En bouche, c’est un chouia pâteux, vite détendu ; ça ne colle pas au palet ni aux dents. Le goût est plutôt déconcertant… On ne sait trop si on mange du sucré, du salé ; on sent à peine le fromage… ce dernier point serait encore acceptable si le chocolat se démarquait. Mais non, bien au contraire, une allusion de cacao vient à peine suggérer une tentative gourmande bas de gamme… Décevant, même si je vous avouerais que ce produit ne partait absolument pas gagnant.

Philadelphia avec Milka ? Milka avec Philadelphia ? Peu importe. Beaucoup de fla-fla et de marketing déployés autour d’une fausse création plutôt fade… Qu’on cesse un peu de saigner la vache mauve par tous les pis… Je vous le dis un peu la mort dans l'âme : si vous aimez ce genre de produits, restez plutôt au Nutella qui, s’il fallait absolument lui trouver une qualité, s’en sortirait juste un peu mieux au niveau du goût...


À vous de goûter !

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