samedi, juillet 13
[Ce soir...] Osso-buco, ainsi soit-il.
Bien, bien, bien, nous y voici... Saison chérie ; journées chaudes fuyardes pourchassées par tenaces éclairs et drues averses, fidèles et déplorées queues de comètes belgissimes... Alors restons alertes, une main sur le k-way, l'autre sur la cocotte !
Car, et personne ne le contestera : un barbecue détrempé est un plat qui ne se mange pas. Brochettes dégoulinantes, hamburgers pâlots, merguez mollasses... Les visages passeront très vite du rubicond bière au penaud minéral, qu'on se le dise. Et narquois seront les fourmis prudentes, dédaigneux les porcins planqués derrière leurs forteresses de briques, et ricaneur sera tout autre précautionneux de la tambouille qui aura eu la bonne idée de ne point s'ébaudir ostensiblement, tandis qu'il préparait, en catimiamiam, un trésor bien vite dégluti.
Il pourra s'agir d'une belle blanquette d'arrière-saison, d'un couscous aux viandes mijotées ou d'un osso-buco sans prétention, sinon celle de soumettre les muscles faciaux à un élégant étirement labial, communément appelé « sourire ».
La satisfaction sera, par ailleurs, d'autant plus au rendez-vous, si le jugeoté gourmand, conscient des efforts qu'il ne désire point entreprendre, décide de se délester de toute complexité, finalement inutile en l'occurrence.
Ainsi, l'osso-buco sera-t-il mitonné sans chichis, ni blabla, ni flafla. Aussitôt les rouelles de veau colorées dans un mélange de matières grasses composé d'au moins 50 % d'huile d'olive (afin d'éviter que la viande ne colle), celles-ci laisseront la place à (dans l'ordre) : trois échalotes émincées, trois gousses d'ail écrasées et émincées, une tige de céleri vert découpée en très petits dés (mirepoix), quelques carottes (juste grattées mais non pelées) découpées en sifflets, du persil frisé ciselé, du bouillon de boeuf, du vin blanc, du sel, du poivre noir et un bouquet d'herbes fraiches (romarin, origan, thym).
S'en suivra un plongeon des rouelles précuites, un mijotage d'une bonne heure trente et, une demi-heure avant le service, l'ajout d'une bonne cuillère à soupe de concentré de tomates et de quelques champignons de Paris préalablement escalopés et poêlés.
Clou du pompon paroxystique : tandis que les cigales, à peine imbibées sitôt bien mouillées, décamperont sur leurs gambettes en short, bien loin de leur bûcher anéanti, le quasi repu abrité aura la bonne idée d'ajouter aux tagliatelles rescapées de son assiette déjà clairsemée le précieux contenu de l'os de circonstance ; le parfum des herbes, la saveur du bouillon réduit, la puissance aromatique de la moelle... Une formule à grimoiriser sur le champ !
Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas encore compris, ceci se déguste au sec avec, par exemple, un negroamaro issu de la région Salento (le talon de la botte italienne) ; un vin qui aurait également pu se siroter au soleil avec quelques grillades, soit dit en passant.
À vous de goûter !
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