Nom de Dieu ! Le petit Jésus en culotte de velours ! Quoi ? Un blasphème ? Un châtiment ? Non non, pas de risque, son fils est mort, il a bien d'autres pécheurs à fouetter... Comment ? Ressuscité ?! Mince, alors, ben, euh... fêtons ça !
Le point clé de la présente préparation réside dans la patience dont il convient de faire preuve pour parvenir au produit fini, au Graal comestible. À titre d'exemple, si vous comptez passer à table vers 14 H, programmez votre réveil sur 6 H (du matin, oui oui !), car il vous faudra bien une petite heure pour émerger, sortir votre gigot du réfrigérateur (afin qu'il gagne un peu en température) et préparer matériel et ingrédients... Alors, d'attaque ?
Le gigot : après avoir bien snacké la pièce sur toutes ses faces à l'aide d'une poêle antiadhésive et de quelques cuillères de Mycryo, placez-le dans une cocotte en fonte ; déglacez la poêle à l'aide d'un bon trait de vin rouge, grattez les sucs de cuisson et versez l'ensemble sur le gigot, ajoutez-y : un verre de bouillon de bœuf maison, quatre oignons coupés en quatre, cinq gousses d'ail non pelées, une cuillère à soupe de gros sel et une dizaine de grains de poivre noir... Fermez alors la cocotte à tout jamais (enfin, pendant sept heures, quoi...) quitte à la sceller pour la protéger des vilains méchants curieux (qui se brûleront les mains, de toute manière)... Le rideau tombera juste avant le service.
La purée de pois chiches : la veille, vous aurez fait tremper une bonne tasse de pois chiches (environ 150 grammes pour trois personnes) dans de l'eau froide ; le jour J, débarrassez les pois chiches de leur eau et lancez-en la cuisson dans cinq fois leur volume d'eau pendant au moins deux heures. Au terme de la cuisson, égouttez-les en conservant une petite tasse d'eau de cuisson. Dans le bol d'un mixer, versez les pois chiches, la tasse d'eau, un peu de gros sel, une cuillère à café de cumin et une cuillère à soupe d'huile de sésame ; mixez le tout et ajoutez éventuellement eau et/ou épices pour parvenir à la texture et à la saveur qui vous conviennent (attention, la purée doit être suffisamment compacte pour pouvoir confectionner des quenelles)
La pomme darphin : environ vingt minutes avant le service, rappez quelques pommes de terre à chair ferme et assaisonnez-les de sel fin et de poivre blanc ; dans une poêle antiadhésive, faites fondre une cuillère à soupe de graisse d'oie, puis versez-y l'ensemble des pommes de terre. Tassez bien le tout avec une cuillère et laissez cuire une dizaine de minutes. Quand l'ensemble se détache aisément de la poêle, retournez (moment très délicat...) rapidement la galette ainsi formée afin d'en faire cuire l'autre face.
Le chicon braisé orange-muscade : après avoir enlevé pas mal de feuilles (que vous garderez pour une salade fraîche ou un potage) pour n'en conserver que le cœur, faites braiser les chicons dans un peu de matière grasse à feu moyen ; quand la coloration se précise, versez le jus d'une demi orange ajoutez la noix de muscade moulue ou rappée et couvrez ; quand les chicons semblent bien tendres, ôtez le couvercle pour que l'ensemble caramélise.
J'ai, pour ma part, choisi d'associer ce petit plat de fin d'hiver (???) à un Haut-Médoc arrivé à maturité (première bouteille à sortir par la grande porte de ma modeste cave personnelle ; émotion !) ; le mariage était sympathique, mais une syrah bien robuste conviendrait tout aussi bien.
Bien, vous avez maintenant les pièces, je vous laisse le puzzle ! Et ne pensez pas trop à cette période particulière, à ces solennités qui ne font, en fin de compte, rien d'autre qu'intimider les foules... Chaussez donc votre tablier et faites-vous plaisir !
À vous de goûter !
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