Masochisme suicidaire ? Appelez ça comme vous le voulez... Toujours est-il que pour un empoté de la crème brûlée, un godiche de la ganache, je dois l'avouer : je me suis assez bien éclaté en préparant cette composition.
Bien entendu, le sans-filet n'était pas de mise (suicidaire mais pas cinglé !) : j'ai utilisé ma recette de pâte sablée fétiche (allez, soyons bon seigneur, je vous la donne : 240 grammes de farine, 160 grammes de beurre mou, 80 grammes de sucre ; mélangez sucre et beurre, ajoutez la farine, façonnez une boule, réfrigérez une bonne heure, étalez, cuisez à blanc une demi heure à 180° après l'avoir piquée tout partout avec une fourchette ; dés que c'est un peu coloré, c'est cuit si votre four est luné comme le mien). Quant à la crème pâtissière, la recette que j'utilise étant directement issue d'un site Internet culinaire, je préfère vous laisser rechercher celle qui vous conviendra le mieux (vous avez l'embarra du choix et le choix de l'embarra !) ; in fine, elles sont toutes un peu similaires : du lait, des œufs, du sucre, de la farine, un chouïa de vanille, une cuisson sur feu très doux, ça prend, ça épaissit, ça se dévore !
Fort de ces deux classiques, je me suis vu un peu requinqué d'audace et presque allègre au moment d'entamer la préparation des inconnues du jour : les poires au sirop, la nougatine de sésame et les amandes torréfiées. Si lesdites amandes ne m'ont posé aucun problème particulier (sauf ahurissante distraction - ce dont je peux être victime parfois - faire sauter des fruits secs dans une poêle à feu vif sans toutefois les brûler n'est pas une manœuvre des plus périlleuses, à moins de ne pas avoir de poêle, d'amandes, de source de cuisson, de bras... mais ne nous égarons pas), la simple idée de gâcher de magnifiques poires Doyenné du Comice directement issues d'un verger local m'a glacé sang, salive et aplomb (tout maigre qu'il fut)...
Assisté de quelques ouvrages de référence et animé d'une circonspection plus que scrupuleusement scientifique, j'en suis donc arrivé au mode opératoire suivant : faire bouillir 500 ml d'eau avec 150 grammes de sucre blanc, un petit zeste de citron et une dizaine de grains de poivre de Sichuan ; éplucher les poires, les couper en deux, en ôter le cœur ; après 15 minutes d'ébullition du sirop, y déposer les demi-poires et les y laisser pendant une petite vingtaine de minutes (moins si les poires sont bien mûres) ; éteindre le feu, verser les poires au sirop (avec le sirop) dans un saladier et les réserver.
Pâte sablée : OK (elle repose et refroidit pendant 30 minutes) ; crème pâtissière : OK (elle est consistante et refroidit, éventuellement au réfrigérateur) ; poires : OK (elles gambergent dans leur sirop et refroidissent doucement) ; amandes effilées torréfiées : OK (une fois colorées, elles ont été immédiatement placées dans un bol afin d'en stopper la cuisson)...
Reste la nougatine de sésame ! Si le nom en jette pas mal, il n'y a pas grand-chose à craindre quant à la préparation, laquelle ne m'a pris, en tout et pour tout, que six ou sept minutes. Le point clé de cette recette semble être la vigilance ; s'il vous prend l'envie de réaliser cette garniture, tâchez donc de garder les yeux en face des trous et braqués sur votre poêlon, dans lequel fond une soixantaine de gramme de sucre semoule à feu très doux ; une fois fondu et un peu coloré, ajoutez aussitôt le même poids de graines de sésame torréfiées et une cuillère à café de miel ; lorsque le mélange est homogène, vous étalez très rapidement l'ensemble sur une feuille de papier sulfurisé ; c'est le moment de découper lapins, cœurs, poumons, ornithorynques ou toute autre forme de votre choix tant que le sucre est encore malléable.
Bon maintenant, je vous laisse faire ; ma présentation est loin d'être arbitraire et absolument inaltérable. Déposez, disposez, alignez... Mangez avec les yeux, les doigts, la bouche et savourez !
À vous de goûter !
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