Qui dit dimanche dit... repas de famille !!! Et donc... pâtisserie !!! Ouais, ouais, je vous vois venir avec vos gros éclairs, vos grouillants choux à la crème et écœurantes charlottes... Le fruit avant tout, messieurs, dames ! Et il ne s'agit pas là du message d'un quelconque institut renommé et plein à ras bord de blouses blanches savantes et remuantes, dont je me ferais le vecteur docile (ni dieu, ni maître !).
Et puis, quelle banalité... Ces tartes qui quittent les comptoirs bien garnis, bien proprets, bien bardés de tarifs... Quel ennui perpétuel de débourser chaque semaine le même billet de vingt euros pour un dessert bon mais ordinaire et qui passera, de toute manière, inaperçu en fin de repas pour cause de redite...
Parlons-en tiens, de ces desserts sur pâte... De ces supports très parfaits, très nivelés, très profilés, toujours étanches, toujours homogènes, pétris par Dieu, le père (quand il se lasse de pondre des religieuses...) ou par la maison-mère, l'usine aux doigts de fée dans un gant de polymère... (Mais ne nous plaignons pas... Débourser le prix d'un kilo de bœuf premier choix pour une tarte ratée, ça, ce serait LE véritable scandale)... Et puis, par-dessus, en guise de slogans aguicheurs : ces fraises (en novembre), kiwis, poires ou un mélange des trois... Tout ça méticuleusement tranché, disposé et badigeonné d'un beau sirop de sucre des familles... Non, finalement, n'en parlons pas ; ça vaut mieux...
Les fruits, achetez-les entiers par exemple ; ça sera déjà un bon début... Choisissez-les de saison, ensuite ; vous progressez ! Et puis, faites la nique aux gâteaux, tartes et autres étouffe-convives ; bon sang, vous étonnerez !
Prenez des pommes... Fruit bon marché par excellence ; d'autant que les Boscop (idéales pour cette préparation) sont succulentes en ce moment. À l'aide d'un vide-pomme (ou avec une longue et bonne lame étroite), évidez chaque pomme de son trognon ; incisez les fruits horizontalement sur toute leur circonférence afin d'éviter qu'ils n'éclatent à la cuisson. Dans un bol, mélangez ces ingrédients à raison des proportions suivantes : 1/3 beurre pommade, 2/3 sucre brun et une cuillère à café de cardamome moulue (pour 6 pommes). Placez les pommes évidées dans un plat et déposez une bonne dose de la préparation sucrée au cœur de chacune d'elles (si ça coule dans le fond du plat, aucun souci ; vous profiterez de ce bon petit sirop pour arroser vos pommes à plusieurs reprises pendant la cuisson) ; si vous le souhaitez, découpez l'extrémité où se trouve le pédoncule et recouvrez chaque pomme farcie de ce couvercle de récup'. Pressez un demi jus de citron que vous verserez dans le fond du plat, saupoudrez les pommes d'un peu de sucre brun. Placez les pommes dans un four préchauffé à 180° pendant une bonne demi-heure en surveillant la cuisson de temps à autre, et c'est terminé ! Une seule préparation, une seule cuisson, peu d'ingrédients, des produits peu coûteux (hormis la cardamome, mais la quantité est dérisoire...), un dessert consistant et gourmand qui réchauffe le corps... Que demander de plus ?
Après, vous pouvez « tuner » vos pommes selon votre humeur... Si vous êtes luné(e) comme moi, vous pencherez pour une tuile aux graines de pavot. Vous faites bien, c'est assez simple ! Le jus d'une demi orange dans une fontaine sucre-farine, un peu de beurre fondu, une bonne dose de graines de pavot ; vous étalez tout ça sur une feuille de papier sulfurisé (dont vous aurez tapissé une plaque) et vous cuisez ça pendant dix bonnes minutes à 180° également (juste au-dessus des pommes, par exemple). Une fois l'appareil bien coloré, il devra reposer quelques minutes à température ambiante, sous peine de brûlures sévères de phalanges pressées et/ou gourmandes. Avec un bon couteau, vous pourrez alors découper des carrés que vous déposerez sur le manche d'une spatule (par exemple) afin d'obtenir une forme plus ou moins incurvée. Tadam ! Vos tuiles sont sèches et prêtes à orner vos pommes fondantes et parfumées.
Café, thé, chocolat chaud (au vrai chocolat, bien entendu !), jus d'orange (pressé minute), vin blanc moelleux... Je n'imagine pas une boisson qui puisse ne pas s'accorder avec ce dessert « de crise » et avant tout d'épicurien !
À vous de goûter !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire