Quelle soirée, mais quelle soirée !
Ça m'apprendra à souffler la bougie en la brûlant par les deux bouts, tiens... Quelle pensée saugrenue a bien pu me traverser l'esprit malade ? Quelle déraison a bien pu me pousser à me resservir un demi-verre supplémentaire de Chénas ? Quel petit démon velu a bien pu me souffler au creux du cérumen de l'oreille droite l'idée de reprendre un deuxième carré de chocolat noir ? Déjà un an ?! Pfou ! On est plus tout jeune ma bonne dame, surtout vous...
Vous avouerez que ma conscience, de sa petite voix fluette et délicate, a son petit charme singulier... Qu'à cela ne tienne, nous l'écouterons... Je ne tiens pas à vous abandonner lâchement emporté par une ridicule maladie du mangeur, en tout cas pas tout de suite... On va tâcher de faire plaisir à tout le monde ; à ma conscience sa rigueur rigoriste et à nous le plaisir !
Non, mais vous croyez pas que je vous...
Chhhht, calmos la caboche intègre ! J'y viens, j'y viens ! En ce lendemain faiblard de veille débridée, songeons à l'organe éprouvé, visons le raisonnable, non, le dépuratif, que dis-je, le reconstitutif ! Un morceau de foie de veau, même à Rome, n'a jamais tué un homme en un jour... D'autant plus s'il est accommodé à sa juste valeur, magnifié sans être travesti : un singeage traditionnel (où la farine agrémentée de sel et de poivre blanc vient enrober chaque morceau de viande crue), une cuisson à la poêle à feu vif, histoire d'obtenir une coloration à tomber raide...
Aha ! J'vous l'avais bien...
Oh et puis zut, conscience en berne, régalons nous ! Après avoir ôté les morceaux de foie colorés, un bon trait de vinaigre balsamique véritable viendra gentiment décoller les sucs dans lesquels les fragments d'une échalote émincée pas trop finement trempouilleront leurs extrémités un instant avant d'être rejoints, cinq minutes avant le service, par le foie réservé au chaud.
Madame ma conscience, si elle n'a pas déjà mis les voiles, sera sans doute ravie d'apprendre qu'outre la pomme persillée d'usage, il existe un accompagnement végétal de saison par excellence pour ce type de plat. Fine, parfumée et diététique, l'asperge verte (en triple exemplaire par assiette) n'exigera rien de plus que d'être cuite 7-8 minutes à la vapeur (que vous parfumerez selon vos souhaits ; j'y ai, pour ma part, fait infuser une cuillère à café de fleur de sel au nori), puis poêlée dans un chouïa de matière grasse, avant d'être ponctuée in fine d'une pincée de poivre blanc et de quelques cristaux de fleur de sel.
Bien bien, j'ai le devoir de vous annoncer solennellement que ce lendemain d'anniversaire du présent blog sera à jamais marqué par le trépas de la gracieuse conscience de votre (désormais vil et vicieux) serviteur....
Ça s'arrose, que diable ! (D'un verre de Chénas, par exemple...)
À vous de goûter !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire