samedi, décembre 15

[Ce soir...] Hamburger garni sauce Giant et frites maison





Béni soit ce hamburger maison, lequel me permet de faire le point sur quelques notions gastronomiques élémentaires. Car, non, fast-food ou snack ne sont pas systématiquement synonymes de facilité, tant s'en faut ! D'aucuns semblent bien souvent ignorer certains paramètres indispensables liés notamment à la confection de frites dignes de ce nom.

En premier lieu, il ne s'agit pas de choisir n'importe quelle sorte de pomme de terre : la bintje, la bintje et encore la bintje ; une pomme de terre farineuse qui offrira à la fois croustillance (à l'extérieur) et moelleux (à l'intérieur) ; évitez de préférence les pommes de terre très très propres et calibrées que l'on vous vendra à tort ou à raison sous le nom de « Pommes de terre spéciales frites », sans même en mentionner une seule fois le nom exact de la variété en question. 

Maintenant que vos pommes de terre sont épluchées et découpées en bâtonnets (je les aime bien trapues, pour ma part), il convient de bien les essuyer afin d'en ôter un maximum d'humidité et de garantir la bonne et rapide formation de la surface croustillante lors de la cuisson. Rappelons enfin que ce petit pêché se cuit en deux temps : un premier bain à 175° pendant cinq minutes, puis un second à 185° pendant cinq autres minutes. En fin de compte, vous obtiendrez une frite légèrement soufflée, croustillante et dorée, prête à piquer une tête dans votre mayonnaise maison. Quant à la méthode de friture, c'est à vous de voir : huile végétale (tournesol, de grâce) ou blanc de bœuf... tout cela reste une affaire de goût et de préférence.

Soyons lucides : les frites restent, quoi qu'on en dise, l'élément décisif d'un tel repas ; servez la mollesse ou la fadeur et voyez la mine déconfite de vos convives qui déjà vous rayent de la liste des parangons du gueuleton (les malotrus !)... Or, une fois le petit plaisir doré maîtrisé, il ne vous reste plus qu'à meubler à l'aide, par exemple, d'un bon hamburger garni que vous aurez pris soin de confectionner vous-même (à moins que vous ne préfériez opter pour la chimie et donc pour l'un de ces cheeseburgers succulemment compactés, profilés et rangés bien sagement côte à côte dans leur étui en plastique, écrin idoine d'innombrables molécules diverses et avariées...). Finalement, il n'est là question que d'un assemblage des plus rudimentaires : 150 grammes de viande de bœuf hachée assaisonnée de sel, de poivre et de paprika, le tout lié à l'aide d'un peu d’œuf entier (j'en utilise un pour un peu plus d'un kilo de viande) ; vous mélangez, vous compactez, vous poêlez dans un rien de matière grasse et vous voilà passé maître dans l'art du steak haché !

Petit pain rond, cornichons aigre-doux, laitue, quelques oignons poêlés... Il ne vous manque rien sinon peut-être une sauce relevée pour harmoniser l'ensemble. Inspiré par une séquence fort instructive issue de l'émission télévisée On n'est pas des pigeons (RTBF), je me suis lancé avec assez bien de satisfaction dans la confection d'une sauce Giant (celle-là même qui garni le fameux sandwich double-étage d'une célèbre enseigne belge) : un bon trait de ketchup (Heinz) dans quelques cuillères à soupe de mayonnaise maison (comptez 1/3 de ketchup pour 2/3 de mayonnaise), une petite échalote et des câpres finement hachés, deux cuillères à soupe d'estragon haché, un trait de sauce worcestershire, et... tadam ! voilà un petit condiment parfait pour votre bœuf tout juste sorti de la poêle.

Et si, par la plus grande des surprises, votre estomac venait encore à geindre d'une incongrue vacuité, ponctuez le tout d'une bonne bière blonde, laquelle donnera définitivement à ce repas sa note canaille et son caractère on ne peut plus roboratif.

À vous de goûter !

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