dimanche, mai 27

[Sortie] L'assiette au beurre


L’assiette au beurre
(7080 Frameries – 278, Rue de l’Industrie)

Site Web : http://www.assietteaubeurre.be/index1024.jsp

Date de mon repas : 11 mai 2012

Plat : Tonnelet de magret de canard au foie d’oie, flan de bettes aux pignons de pin et cardes fondantes (28 €)

Dessert : Soufflé moelleux au chocolat 70 %, glace vanille fondante en son cœur (10 €)

Vin : Fixin Village – Domaine Joliet 2007 (50 €)






Accueil : 4/5
Service : 4/5
Cadre : 4/5
Ambiance : 3,5/5
Qualité : 4,5/5

Note globale : 4/5


Premier billet, premières saveurs… Quelle plus belle introduction à ce blog qu’une expérience ô combien positive ? Oui, les kilomètres parcourus pour cette première aventure pourraient tout à fait se compter sur les phalanges d’un pouce. Admettons. Mais faut-il absolument s’éloigner pour manger mieux ? 10, 20 ou 100 km garantissent-ils indiscutablement une plus-value gustative ? Non, bien évidemment, et je pense que nous serons d’accord sur ce point (ce blog démarre bien, dirait-on !). Je me suis donc rendu, non pas à Paris, ni à Bruxelles, ni à Namur, ni même à Mons, mais bien à Frameries, au cœur de mon terreau/terroir natal : le Borinage. Pour être tout à fait exact, nous dirons que « j’y suis resté », à mon plus grand bonheur, en l’occurrence.

Accueillis par le chef, Jean-Louis Simonet, en personne, lequel, tout sourire, endosse exceptionnellement le rôle de vestiaire et de serveur, mes convives et moi-même sommes conduits à notre table, au centre d’une salle vide. Nous nous féliciterons d’ailleurs par après d’avoir eu la riche idée d’un dîner à l’extérieur le vendredi midi du pont de l’Ascension, un « viaduc » de bon aloi, comme le surnommera notre serveur par après.

Un apéritif « maison » (Crémant d’Alsace sur sirop de pêche de vigne, amusé de petites groseilles rouges en flotté-coulé) et quelques olives plus tard, nous passons commande. Nous en arrivons alors à ma seule véritable déception du repas : Internet nous permettant, à la grande satisfaction anticipative de nos papilles, de balader une rétine gourmande sur les différentes « Assiettes » du moment, je m’étais laissé séduire par une croustade de noix de ris de veau aux épinards et sa béarnaise tomatée. Mon choix était on ne peut plus tranché, au point que je juge même dérisoire la consultation de la carte sur le moment. Malgré tout et vaincu par une curiosité que je laisse constamment gagner, je me confronte une nouvelle fois aux propositions. Première surprise positive et notable : il est possible d’opter pour une entrée, un plat ou un dessert, issu individuellement de l’un des menus (mon plat était, par exemple, l’un des éléments du menu du moment) ; le prix de chaque plat, entrée ou dessert est toujours indiqué en regard du nom de celle/celui-ci. Deuxième surprise bien moins agréable : plus de ris de veau à la carte ! Le site Web n’était donc pas à jour (NDLA : rassurez-vous, je viens tout juste de constater que l’erreur avait été réparée).

Le désagrément est heureusement de courte durée, la carte fourmillant d’intitulés aussi alléchants les uns que les autres. Vous connaissez déjà mon choix (voir ci-dessus). En ce qui concerne les vins, la sélection est nettement à la hauteur des assiettes proposées. Nous nous orientons bien vite vers les vins de Bourgogne, et plus particulièrement vers un Haute-Côtes de Beaune 2003. Malchance quand tu nous tiens ! La dernière bouteille a été servie il y a peu… Mais le chef ne nous laisse pas longtemps dans l’impasse. Sur un conseil visiblement avisé de sa part, nous boirons un Fixin Village 2007 (cépage Pinot noir, sans surprise pour un Bourgogne). Nos plats arrivent ; fumets, présentation, textures, saveurs, associations sont bien au rendez-vous : le tonnelet, tendre et gourmant à souhait renferme un cœur fondant de foie d’oie. Le tout repose sur un lit de cardes (accompagnement assez rare dans nos assiettes) très tendres. Quelques girolles poêlées juste posées dans un jus aromatique et corsé relient la viande au flanc de bette et pignons de pin, lui-même surmonté de quelques asperges des bois (deuxième accompagnement plutôt rare en une assiette. Belle performance !). Le Fixin, peu tannique mais complexe et rond comme il faut, se révèle un compagnon idéal.

Environ une demi-heure après la dernière bouchée de cet assemblage réussi, mon dessert fait son entrée ; un certain temps d’attente assez rassurant, si l’on pense au temps de préparation et de cuisson approximatif d’un soufflé au chocolat : je ne mangerai normalement ni industriel, ni réchauffé. De fait, voilà un dessert chaud, adéquatement soufflé et moelleux, voire fondant, comme le promettait l’intitulé – sans conteste préparé à compter de ma commande. J’adresserais, à propos, un petit avertissement aux éventuels intéressés par cette douceur : assurez-vous d’être un(e) grand(e) amateur/amatrice de chocolat, car la quantité et la teneur en chocolat de ce dessert pourrait en écœurer plus d’un(e). Le problème ne se pose absolument pas pour moi, au cas où l’information vous intéresserait. Bien au contraire ! La boule de glace vanille déposée dans une coupelle à côté du soufflé m’a même paru bien accessoire. Un café, des mignardises « maison » (tuiles aux amandes, petits biscuits sablés et petites pralines de chocolat au riz soufflé, une pièce de chaque par personne), et nous voilà au terme d’un moment plus qu’agréable.

En résumé :


Rendez-vous à l’assiette au beurre si :


- Vous aimez la cuisine traditionnelle, les associations qui marchent, le tout ponctué de quelques bonnes idées originales du chef
- Vous recherchez un savant mélange de qualité et de quantité, pour un prix non excessif
- Vous souhaitez passer un bon moment dans un cadre classique (pas du tout vieillot, comme pourraient le laisser craindre le site Web et le logo bien trop kitsch du restaurant) et élégant

N’allez pas à l’assiette au beurre si :


- L’envie d’un steak-frites-salade vous prend subitement (et il n’y a aucune honte à cela !)
- Vous recherchez une cuisine assez graphique, légère et aux saveurs très modernes
- Vous ne souhaitez pas dîner à deux à l’extérieur pour moins de 100 euros

À vous de goûter !

Mise à jour du 10/12/2013 : l'établissement est également largement à la hauteur pour le service de grandes tablées ; tout était chaud, savoureux, de saison (ou presque) et authentique. À bon entendeur, à table !

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