mercredi, mai 30

[Sortie] Le Pâtanthrope

Le Pâtanthrope
(5000 Namur – 15, Place du Chanoine Descamps)

Site Web : http://www.lepatanthrope.be/#Accueil.A

Date de mon repas : 24 mars 2012

Entrée : Carpaccio de Saint-Jacques embaumé d’huile de truffe et escorté d’un cannelloni de foie gras aux germes de poireaux (sic)

Plat : Souris d’agneau cuite à la tajine, quelques réginettes à la tartuffata de chez « la Maison de la Truffe » (re-sic)

Dessert : Crème brûlée exaltée de pistaches et surplombée de glace au chocolat blanc (on ne peut plus sic(k))

Vin : sélection de vins espagnols

Prix : 36 euros (+ 20 € pour les vins)


Accueil : 3/5
Service : 2/5
Cadre : 3,5/5
Ambiance : 2/5
Qualité : 3/5

Note globale : 2,5/5

Happy birthday to me ! Hé oui, c’est au lendemain de mon quart de siècle que ma chère et tendre m’a emmené dîner en ville. Jolie façade, intérieur attirant, carte prometteuse et alléchante… Nous avions déjà été séduits quelques mois auparavant. À première vue, une très bonne idée pour un cadeau d’anniversaire surprise ! Nous entrons, frais et en appétit.

Quelques tables vides, une salle, d’autres tables, occupées celles-ci ; on nous regarde, bêtes curieuses… Enfin vient un serveur de l’autre bout de la salle, d’un endroit reculé (la cuisine ?) d’où il ne nous a certainement pas vus avant que nous nous avancions de plusieurs mètres. Un accueil classique et élégant s’ensuit, et nous nous asseyons à notre table plutôt enthousiasmés par la cordialité du serveur. La lumière tamisée et les plafonds élevés donnent au restaurant un charme certain. Arrivent alors deux apéritifs « maison » (méthode traditionnelle sur sirop, un classique peut-être, mais un classique efficace) et une amuse-bouche (petite salade de pâtes au saumon fumé avec tartare de tomate ; pas de quoi gaver un chat, même amateur de saumon, mais la fraîcheur est la bienvenue). Nous passons commande. La formule est plutôt intéressante : nous pouvons confectionner notre menu (à prix fixe) en choisissant parmi toute la carte, moyennant un léger supplément pour certains plats. Une flexibilité appréciable.

L’entrée est à la hauteur de la prétention de son intitulé : les tranches du carpaccio sont très fines, la Saint-Jacques fondante, et le gras/frais du petit fagotin aux germes se marie impeccablement avec l’iode. Ma grosse crainte s’efface : la truffe ne masque pas tout ; le dosage est maîtrisé. La fraîcheur végétale du sauvignon blanc espagnol donne un point de plus à ce bel ensemble.

Quelques instants de patience, et le plat nous est servi. Le tajine proprement dit est posé et dévoilé juste devant moi. Premier contact : une belle odeur carnée et aromatique. À la vue, c’est assez simple : quelques portions de viande dans un jus sombre et les réginettes juste à côté. Ça m’arrange : je ne m’attendais pas à du grand graphisme. Au goût, c’est fondant, goûteux, puissant. Les réginettes sont trop nombreuses, et la truffe commence un peu à me lasser (la faute à moi : j’ai choisi mes plats moi-même !), mais le bilan reste très positif. Le cabernet sauvignon (toujours espagnol), bien que léger par rapport aux puissantes saveurs du plat, ne fait pas pâle figure.

Une serveuse nous débarrasse et nous demande si nous souhaitons patienter avant le dessert : c’est un oui unanime ; nous aurons donc le temps de profiter de notre verre de vin et de l’ambiance… Et hop, voilà déjà le dessert, moins de dix minutes top chrono après la proposition de la serveuse. Légèrement sonnés par cette précipitation contradictoire, nous entamons, un peu contraints, notre troisième service. C’est à ce moment, je pense, que nous aurions dû partir. Ma crème brûlée, servie classiquement dans son éternel ramequin de porcelaine me toise de son œil vert. Vert ?! Mais oui ! la pistache ! Ce beau fruit sec parfumé et à la chair colorée. Fort bien ! Mais toute la question se joue sur la tonalité de ce vert. Mon dessert un d’un vert vif et prononcé, bien loin des nuances pâles de la pistache naturelle : un colorant, voire un sirop. Au goût, j’espérais la saveur gourmande traditionnelle de l’œuf et du caramel ponctuée du fruité de la pistache (torréfiée ou pilée fraîche) ; concrètement je n’ai que de la pistache… de la pistache et du sucre ; la texture fondante, pourtant habituelle, de la crème brûlée rend même l’ensemble pénible à manger. De l’autre côté de la table, ma compagne est tout aussi déconfite. Bien que les deux premières assiettes l’aient assez satisfaite également, les crêpes qui lui sont présentées (et dont je ne prendrai même pas la peine de mentionner l’intitulé) se résument en quatre adjectifs : laid, gras, amer, spongieux.

Nous en resterons là. Pas de café. L’addition. Et là, le rideau tombe. Au sempiternelle « Je peux vous demander l’addition ? » que nous lui adressons, nous recevons un tonitruant et familier « oui, hein ! » de la part du serveur. Patience… Le temps se fait infiniment long, bien plus long qu’entre le plat et le dessert, évidemment… Pendant que nous attendons, les serveurs commencent à dresser les tables vides autour de nous, sans doute pour le service du lendemain midi ; si bien que nous craignons presque de déranger. La serveuse s’approche et laisse tomber un piètre : « Je peux encaisser ?», digne du plus piètre boui-boui. Nous quittons le restaurant sans qu’aucun de nos deux serveurs de la soirée n’ait pris la peine de nous accompagner ni même de nous saluer. Ciao !

Bilan : le cadre, c’est important ; les intitulés efficaces, c’est un atout… Mais quand la cuisine et le service ne sont pas à la hauteur, on n’y voit plus que prétention et gentille piperie. Dommage.

En résumé :

Rendez-vous au Pâtanthrope si :

- Vous souhaitez déguster une cuisine méditerranéenne plutôt fine et savoureuse
- Vous sortez pour un dîner en amoureux et recherchez un cadre agréable
- Vous désirez manger un plat ou un plat et une entrée

N’allez pas au Pâtanthrope si :

- Vous vous tueriez pour un spaghetti-bolo
- Vous n’attendez que le dessert lorsque vous optez pour un menu
- Vous êtes plutôt regardant quant aux règles élémentaires de service en salle

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire