dimanche, août 5

[Sortie] Les Saveurs d'Edel




   (7080 Frameries – 105, Rue de l’Industrie)

   Site Web : http://saveursdedel.be/

   Date du repas : 4 août 2012

   Plat : Bar royal farci à la méditerranéenne, palets de polenta et bettes à l'ail (24,50 €)

   Dessert : Tartelette à la framboise (6,50 €)

   Vin : Mâcon-fuissé (100 % Chardonnay) (29 €)



Accueil : 4/5
Service : 4/5
Cadre : 4/5
Ambiance : 3,5/5
Qualité : 4,5/5

Note globale : 4/5 




Nous revoilà de nouveau sur la rue de l'Industrie à Frameries. Point d'obsession de ma part, rassurez-vous ; juste une bien jolie coïncidence. « Bien jolie » car cette deuxième expérience on ne peut plus autochtone a été l'occasion d'un moment des plus agréables.

Tout d'abord intrigué positivement par le bâtiment aux allures de petit hôtel particulier coquet qui détonne par rapport aux structures voisines, je découvre une salle décorée de manière relativement sobre, moderne et assez épurée, de laquelle se dégage une impression de confort et de tranquillité. Les tables elles-mêmes sont d'un bon goût simplissime : un chemin de table prune sur une table sombre, des chaises larges en plastique confortables et élégantes (association de qualités rarissimes pour cette matière habituellement si décriée ; il est important de le noter !). À y mieux regarder, le cadre offre ses petites notes d'originalité : des lustres nettement dépareillés, des vitraux d'une autre époque et un bar ouvert installé dans l'ancienne cuisine du bâtiment. 

Nous sommes conduits à notre table par un serveur (j'apprendrai, par après, qu'il s'agit de l'un des deux tenanciers) dont la décontraction étudiée (appréciez l'oxymoron) me donne un sentiment de relative confiance. Cette même personne approche une structure sur roulettes sur laquelle reposent deux ardoises reprenant les suggestions du moment : 5 entrées, 5 plats, 4 desserts et rien de plus. Me voilà confronté à l'une des situations que je préfère : un choix restreint qui sent l'inspiration et qui a le mérite d'être variable (à ce titre, vous n'imaginez pas le nombre d'ardoises renseignant soi-disant les propositions selon l'humeur du chef et dont les intitulés ne changent pas d'un iota en plusieurs années... Surtout en centre-ville, univers des clients « one-shot » au grand bonheur des petits menteurs).

Nous passons commande. Après une analyse exhaustive de la carte des vins (dont les nombreuses indications permettent au néophyte comme à l'amateur de s'orienter - nouveau fait rarissime), je choisis le Mâcon-Fuissé (dont je ne me rappelle malheureusement plus l'intitulé ; croyez-bien que j'en suis tout aussi navré que vous...). Le serveur/patron prend note et commente brièvement mon vin par un : « il est super » ; sentence qui, malgré son aspect trivial, traduit une spontanéité sincère et surtout une certaine connaissance des vins proposés (petite note pour les amateurs : nous étions sur des notes très peu boisées pour un Bourgogne blanc, ce qui était plutôt appréciable vu la composition de nos plats respectifs). Je n'ai pu d'ailleurs que confirmer l'opinion susmentionnée : il est super ! On notera quelques approximations au niveau du service dudit breuvage (service du goûteur en deuxième position et non en dernière, comme le voudrait l'usage, mais que l'on pardonnera tout à fait vu l'ambiance générale agréable et sans trop de prétention.

Après quelques mises en bouche qui fonctionnent très bien (un wrap méditerranéen et une cuillère apéritive au thon frais et tartare de tomates), les plats nous sont servis pratiquement en même temps. Mon bar farci m'est présenté de manière mi-traditionnelle, mi-moderne : quelques dés (pas vraiment des palets, comme le prétendait l'intitulé) de polenta superposés, une rosace de crème de vinaigre balsamique ponctuée d'une fleur de bourrache, les bettes posée sur le côté gauche de l'assiette et puis le poisson entier (tête comprise, pour les gens que ça rebuterait). Une assiette colorée et gourmande que j'ai tôt fait d'inaugurer. En bref, voici mon avis : toutes les cuissons sont maîtrisées, les produits sont de première fraîcheur ; mon seul regret porte sur un assaisonnement un rien faible sur les bettes et la chair du poisson, en opposition à la farce méditerranéenne (mes papilles m'ont notamment soufflé : poivron, tomate, aubergine, ail...) , dont la puissance remarquable créait un contraste un rien perturbant. En ce qui concerne la quantité, les proportions ont été impeccablement équilibrées et calculées : je n'avais pratiquement plus faim ; espérons que le dessert ne soit pas trop costaud...

Et le dessert le voici. Un intitulé simplissime pour une saveur remarquable. En passant commande, je redoutais de voir poindre sous mon regard déjà déconfit une minable tartelette profilée et scolaire sans relief commandée à la pâtisserie du coin. Grossière erreur de ma part ! Certes, l'assiette qui m'est servie n'est pas une attraction hors du commun (et je n'en attendais pas tant), mais le goût est plus qu'à la hauteur : le fond de la tartelette est une sorte de grand sablé breton sur lequel repose une gelée de framboises surmontée d'un tapis de framboises fraîches légèrement glacées ; l'assemblage est posé sur un large trait de fraises poêlées à la menthe : fraîcheur, sucré, acidité, gras (dans son aspect positif) et équilibre : un dessert qui va droit au but, et le mot est faible ; sans compter son prix qui défie toute concurrence pour une telle qualité. 

Enfin, une brève discussion avec le patron m'a permis d'apprendre que la grande majorité des fruits et légumes proposés étaient issus du jardin situé à l'arrière du restaurant (je vous invite par ailleurs à vous rendre sur le site Web de l'établissement pour en apprendre davantage). En outre, c'est avec une certaine fierté (et elle est justifiée) que ce monsieur a tenu à souligner le « traçage » des produits présentés tant au restaurant que dans les deux sandwicheries filiales de Jemappes et Mons (de nouveau, rendez-vous sur le site pour plus de détails). En effet, la quasi totalité des préparations et garnitures sont préparées au jour le jour par l'équipe hormis quelques rares exceptions (je salue d'ailleurs vivement cette honnêteté qui en dit long sur la passion de ces artisans de bonheur).

Nous quittons déjà l'établissement agréablement reconduits et salués. En mon fort intérieur, un premier commentaire me vient spontanément : je reviendrai.

En résumé :
simplicité, authenticité et originalité sont les maîtres mots. Vous découvrirez un véritable concept né d'une passion commune, lequel sera bien mieux explicité et narré par les auteurs de cette belle aventure que par moi-même.

Rendez-vous aux Saveurs d'Edel si :


- Vous aimez l'authenticité, la fraîcheur, la simplicité.
- Vous souhaitez découvrir quelques produits peu communs tout en n'étant pas noyé sous une avalanche d'adjectifs et de superlatifs pompeux.
- Vous appréciez la discrétion, ainsi que les commentaires pertinents d'un personnel passionné.

N’allez pas aux Saveurs d'Edel si :


- Vous fuyez la découverte.
- Vous souhaitez manger une cuisine plus traditionnelle (le cas échéant, je vous renvoie quelques numéros plus loin dans la même rue ; cf. mon article sur l'Assiette au Beurre).
- Vous ne souhaitez pas dîner à deux à l’extérieur pour moins de 70 euros.

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