dimanche, novembre 4

[Ce soir...] Purée de pois cassés et épines de chorizo



Je m'adresse ce soir au flemmard, à l'aficionados du farniente, au fainéant qui a toutefois décidé de ne pas succomber aux archilipidiques cheeseburgers et autres quiches industrielles dont le goût n'est hélas pas souvent proportionnel au nombre (excessif) de calories qu'ils contiennent.

Mon frichti facile du soir n'est pas une morosité lightissime qui vous ferait pleurnicher à peu près autant que votre estomac délaissé. Pas de salade sèche à souhait ni de biscotte esseulée. Je vous annonce... une purée ! Oui, il est vrai qu'à première vue, il s'agit d'un terme qui ne fonctionne pas seul. Soit ! Brisons les habitudes. Rien de tel qu'une révolution de poche, en l’occurrence : une micro-insurrection alimentaire. Que de grands termes pour un casse-dalle que j'annonçais plutôt « sur le pouce ». Je vous l'accorde. Oubliez donc ce qui précède et concentrez-vous sur les quelques lignes suivantes (je ne voudrais pas être responsable d'une luxation de pyjama ni d'une foulure de charentaise !). 

Ladite purée se prépare comme une purée traditionnelle si ce n'est que l'ingrédient principal est le pois cassé. Voilà une belle occasion de (re)découvrir cette légumineuse honteusement délaissée pour je ne sais quelle raison de toute manière non valable. Riches en fibres et en sels minéraux, ces légumes secs sont, avant toute chose, d'une saveur remarquable, bien plus aromatique que l'est celle du même produit conditionné en conserve. Outre les pois cassés, figure une pomme de terre farineuse (préférez la Bintje) de taille moyenne. Après avoir coupé cette dernière en gros dés, vous recouvrez le tout d'eau, vous lancez la cuisson et c'est pratiquement terminé.

Par ailleurs, voici même une petite astuce qui vous assoira définitivement à la table de la Lazy Food (traduisez : le « mangez paisible ») : pour éviter que les amidons ne montent aux nasaux de votre casserole et n'entraine une éruption de liquide noyant becs de gaz et autres plaques vitro, laissez échapper un fin filet d'huile en début de cuisson ; les remous devraient s'en tenir à carreau. En cours de cuisson, surveillez de temps en temps la teneur en eau ; en cas de pénurie, ajoutez-en.

Une fois que pomme de terre et pois cassés cèdent sous la fourchette, il ne devrait en théorie rester que peu de liquide ; dans le cas contraire, égouttez les légumes. À l'aide d'un mixer plongeur, réduisez l'ensemble en une purée fine. Pour l'assaisonnement, voici l'une innombrables possibilités : une cuillère à soupe de Saint-Moret, du sel et du poivre (vous pouvez y aller : les pois cassés ont ce défaut excusable d'être plutôt fades), une pincée de piment d'Espelette... Et pour amuser petits et grands (qui ne sont jamais que des petits qui se voilent la face en gagnant centimètres et principes), pourquoi ne pas égayer les petits bols de purée d'épines de chorizo ? Quelques fines tranches détaillées en fins lambeaux que vous poêlez sur chaque face pendant une minute, et le diable, par sucs pimentés interposés, fait son entrée fracassante dans l'univers doux et efficace du pois cassé.

À vous d'ajouter épines, écailles, poils, ailes, becs, yeux... de votre choix ; et, ma foi...

À vous de goûter !

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