samedi, mai 11

[Ce soir...] Crevettes géantes sautées, légumes tandoori au lait de coco sur riz basmati

 

« Mangez au moins cinq fruits et légumes par jour. »

« Plus votre assiette contient de couleurs, plus celle-ci sera riche et variée en antioxydants et autres nutriments bénéfiques. »

« Variez les textures ; vous n'en éprouverez que plus de plaisir à la dégustation. » 

« Blablabla. »


Si tous ces bons conseils de plus en plus médiatiquement matraqués peuvent apparemment être suivis sans trop de méfiance, tant nombre d'études et de dégustations ont eu tôt fait d'en valider la pertinence et d'en encenser les bienfaits, une épuisante frustration triquotidienne pourrait bien devenir la corollaire navrante de cette course à l'optimisation du bol alimentaire.

J'ajoute du rouge, je pose du croquant, trois légumes, un cru, deux cuits, je retiens deux, je multiplie par 7,25... Jouer les bouliers compteurs sophistiqués de la tambouille c'est risquer la foulure du lobe préfrontal, l'entorse de l'hémisphère cérébral droit...

Méningeons-nous, certes, mais ménageons-nous... Il est peu probable que les centenaires des régions les plus reculées et les moins avancées tant scientifiquement que technologiquement de notre sphère chérie aient une conscience précise de la teneur en quercétine de la pomme Granny Smith... Aussi, si la chance n'y est certainement pas pour rien quant au parcours prolongé de ces robustes Sapiens minoritaires, il est évident que le bon sens est régulièrement de la partie lors des innombrables (3 repas x 365 jours x 100 ans = un pain maousse sur la planche pour un seul système digestif...) préparations de repas.

C'est néanmoins à la limite de l'apoplexie nutritionnelle (osons les exagérations exagérées) que j'ai souhaité tenter l'expérience de la pluralité alimentaire optimale... Hélas, en tant qu'indécrottable bipède de chair et de sang gouverné avant tout par les sens et les émotions, il est bien possible que je n'aie pas eu la froideur suffisante pour privilégier la santé au détriment du goût... Je vous laisse juges.

Oignon, carotte, courgette, poivron jaune, ail... nous voilà bien partis pour les couleurs et les textures ! Tout ce petit monde émincé frétillera tout d'abord dans un trait d'huile d'olive avant d'être saupoudré de mélange d'épices tandoori et arrosé d'une bonne lampée de lait de coco (pour rappel : la marque Suzi Wan propose un produit naturel sans composant douteux et/ou inutile) ; quelques grains de poivre de Sichuan écrasés rejoindront l'ensemble et infuseront jusqu'au terme de la cuisson. Au besoin et selon les goûts, ajouter du mélange tandoori et éventuellement une pincée de poivre de Cayenne. J'ai, pour ma part, choisi d'ajouter quelques coques en conserve pour intensifier le côté iodé de l'ensemble ; il semblerait toutefois que la puissance du mélange d'épices ait eu raison de ma tentative : je me passerai de coques la prochaine fois.

Dans une autre poêle, les crevettes seront sautées à feu vif dans un peu d'huile d'olive. Un trait de sauce soja viendra les napper en fin de cuisson. Pour le service, déposer une portion de riz, arroser d'une louche de légumes tandoori et terminer par les crevettes ; ponctuer éventuellement d'un peu de ciboulette fraîche hachée. Au reste, si vous souhaitez pousser le vice jusqu'à la paroxystique vertu, n'hésitez pas à remplacer le riz basmati par du riz complet.




Voilà, voilà... Un bel éventail de légumes, pas mal de couleurs, moult textures... Le contrat physiologique et longévitaire (n'ayons pas peur des néologismes...) semble rempli. Y aurait-il du goût ? Du plaisir ?! Vous m'en verriez ravi et même comblé...

Sans le crier sur tous les toits, accompagnez donc ce plat d'un verre de gewurtztraminer alsacien ou de votre chardonnay préféré du nouveau monde ; aux féroces psychorigides de la pitance, vous n'aurez qu'à avancer une inédite interaction positive entre le vin blanc et les crustacés (si si, l'étude vient de paraître !)











À vous de goûter !


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