samedi, février 23

[Ce soir...] Soupe aux carottes et lentilles brunes au curry, salicorne et chips de chorizo



Voilà de quoi flanquer quelques couleurs estivales à nos teints lividement de saison... Potées, stoemps, poêlées... Les possibilités de préparation de la belle racine orangée (ou jaune, voire violette, si vous parvenez à en dénicher) ne manquent pas, c'est un fait ; or, le choix plus restreint de légumes disponibles en cette saison forçant à la monotonie, nos esprits engourdis semblent se lasser assez rapidement de ces petits trésors pourtant déclinables à volonté. Allez comprendre...

Un plat énergétique, par excellence ; c'est là ce que je me suis risqué à mitonner. Après un bon bol, il est très probable que vous serez pris(e) d'un besoin irrépressible soudain de bondir ça et là, peu importe le gris, peu importe le froid... Je vous aurai prévenu.

Quatre carottes de bonne facture, 250 grammes de lentilles brunes, un oignon blanc, deux gousses d'ail, du sel, quelques grains de poivre noir et une cuillère à café bombée (sans jeu de mots) de curry, voilà tout ce dont vous aurez besoin pour préparer une belle marmite de potage qui tient au corps. En pratique, dès que l'oignon émincé aura commencé à frémir, les carottes juste brossées (non épluchées) découpées en rondelles et l'ail écrasé finement émincé seront ajoutés à l'ensemble ; une minute plus tard, les lentilles brunes rejoindront la partie avant que le tout soit recouvert d'un bon litre et demi d'eau déjà tempérée (ce sera moins long ; vous mangerez plus tôt !). Malgré les contre-indications qui lui collent au grain, le sel (pourquoi pas du gros sel iodé ? C'est un poil plus sain, et le petit côté marin sera raccord avec la salicorne ajoutée au dernier moment, si vous le voulez bien) devra être ajouté dans une quantité que vous pourrez juger excessive, mais qui s'avérera bien nécessaire vu le volume à assaisonner.

Après une heure de cuisson au moins à feu doux-moyen et à couvert, tâtez la carotte afin d'en évaluer la fermeté ; si elle cède facilement sous les dents de la fourchette et que les lentilles fondent sous la dent, les jeux sont faits. À coups prolongés de mixer-plongeur, transformez ce riche bouillon en un joli potage bien consistant et homogène ; sur la fin du mixage, ajoutez le curry et les grains de poivre, puis poursuivez.

Enfin, si la seule texture onctueuse de cette soupe ne vous suffit pas, pourquoi ne pas faire sécher quelques rondelles de chorizo à la poêle, lesquelles apporteront croustillance et piquant sans toutefois prendre le dessus, pour autant que vous n'en abusiez pas. Enfin, si audace et curiosité font partie intégrante de votre personnalité, pourquoi ne pas ajouter quelque chose qui tranche, qui contraste nettement par rapport à la saveur douce-relevée du plat ? La salicorne, pousse tendre et charnue d'une plante du même nom que l'on trouve exclusivement sur des sols riches en sel marin, pourra tout à fait jouer ce rôle d'intrus bienvenu. Ajoutée fraiche et crue (finement émincée) ou égouttée de sa saumure (tel que j'ai pu le faire moi-même), elle donnera au potage le coup de fouet frais-acide-iodé qui vous transportera je ne sais où, mais quelque part où l'on est bien, ça c'est certain...

À vous de goûter !

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